Visitez le musee spitfire !

Venez en famille, plonger dans l’histoire de notre base et admirer les avions qui ont survolé ses pistes depuis ses débuts.

Historique

Arrivée des F-35 

Le 13 octobre 2025, la base aérienne de Florennes a acceuilli ses 3 premiers F-35A Lightning II, marquant le début du remplacement progressif des F-16 belges. La Belgique a commandé 34 F-35 en 2018 ; les premiers appareils servent actuellement à la formation de pilotes et techniciens belges à Luke Air Force Base (Arizona). Le FL009, FL010 et le FL012 sont les premiers entièrement opéré par des équipes Belges, sur le territoire. 

Pour accueillir ces avions de 5e génération, un nouveau complexe de 50 000 m² est en construction à Florennes depuis le 22 mai 2023, avec des infrastructures modernes et durables, sans énergie fossile. La base sera également équipée de quatre simulateurs de vol F-35. La capacité opérationnelle initiale est prévue pour 2027, avec une pleine capacité atteinte à l’horizon 2030.

Ce programme modernise la Composante Air & Espace et renforce la coopération militaire de la Belgique au sein de l’OTAN.

Arrivée des avions pilotés à distance: MQ-9B

Le MQ-9B SkyGuardian arrive à la base de Florennes dans le cadre de la modernisation de la Composante Air belge. Cet avion piloté à distance de nouvelle génération, capable de voler plus de 40 heures en autonomie, est destiné à remplacer les B-Hunter retirés du service en 2020. Il sera utilisé pour des missions de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR), grâce à ses capteurs électro-optiques, infrarouges et son radar AN/APY-8 Lynx.

La 2e Escadrille a été réactivée pour opérer cette nouvelle capacité. Cette escadrille possède une longue tradition de missions de reconnaissance et d’appui, et c’est dans cette continuité qu’elle s’adapte aujourd’hui à l’environnement des opérations modernes pilotées à distance.

Le contrat, signé en 2020, prévoit quatre appareils et deux stations de contrôle. Le premier vol d’essai a été réalisé en février 2025 en Californie.

Le 23 septembre 2025 a marqué officiellement l’arrivée de cette capacité à Florennes avec l’inauguration du complexe et le vol du MS-01 au-dessus du territoire Belge opéré entièrement par la 2e Escadrille.

F-16 MLU (Mid-Life Update)

Entre 1997 et 2004, 90 F-16 belges sont modernisés grâce au programme Mid-Life Update (MLU). Cette mise à niveau améliore leur équipement, leur radar et leur cockpit, et leur permet d’emporter des armements plus récents. Les F-16 MLU continuent d’évoluer par la suite.

La base de Florennes commence à recevoir ces avions modernisés en septembre 2000. Le dernier ancien F-16 quitte la base en avril 2004. Grâce à ces améliorations, nos pilotes disposent alors d’un des avions de combat multirôles les plus performants en Europe. Cependant, des restructurations réduisent progressivement la flotte, qui compte une vingtaine d’appareils à Florennes en 2023.

À partir de 2004, la Belgique participe à la mission Baltic Air Policing pour protéger l’espace aérien des pays baltes, qui ne possèdent pas de chasseurs.

Nos F-16 sont aussi engagés dans plusieurs opérations extérieures : en Afghanistan entre 2005 et 2014, en Libye en 2011 pour des frappes de l’OTAN, et dès 2014 en Jordanie, dans le cadre de la lutte contre l’État Islamique en Irak.

Drone B-Hunter

Le drone B-Hunter, d’origine israélienne, est mis en service en Belgique en 2002. Équipé d’une caméra de jour et d’une caméra thermique, il est piloté depuis le sol, avec une autonomie de plus de 10 heures et une portée de 100 km.

Le 80 UAV Squadron passe à la Composante Air en juillet 2004, puis est engagé dès 2005 en Bosnie-Herzégovine pour l’opération européenne ALTHEA, et en 2006 en République Démocratique du Congo dans le cadre des élections.

Dès 2008, il est également utilisé depuis la base de Coxyde pour des vols de lutte anti-pollution au-dessus de la Mer du Nord. En 2011, le 80 UAV Squadron s’installe à la base de Florennes.

En 2015, l’unité est déployée à Brasschaat pour des missions d’observation dans le cadre de l’opération anti-terroriste, notamment autour du port d’Anvers. En mai 2017, un partenariat est signé avec les Douanes pour utiliser les drones dans le cadre de contrôles.

Devenu obsolète, le B-Hunter est retiré du service en septembre 2020. Il sera remplacé à partir de 2025 par le MQ-9B Sky Guardian, opéré depuis Florennes.

Tactical Leadership Program (TLP)

Le Tactical Leadership Programme (TLP), qui réunit initialement huit pays de l’OTAN, s’installe à la base de Florennes en mars 1989 dans les anciens bâtiments du 485th Tactical Missile Wing. Son objectif est de renforcer l’efficacité et l’interopérabilité des forces aériennes de l’OTAN en Europe centrale, notamment par le développement de doctrines communes.

Le TLP organise six cours annuels de quatre semaines, impliquant jusqu’à 30 avions et environ 500 militaires par session. Cependant, avec l’évolution des tactiques vers des missions à moyenne et haute altitude nécessitant plus d’espace aérien, Florennes devient progressivement inadaptée.

Le 30 juin 2009, après 20 ans d’activités sur la base belge, le TLP est relocalisé à Albacete en Espagne, où les conditions aériennes et météorologiques sont mieux adaptées aux exigences modernes.

F-16 A/B OCU

Après une première commande de 116 F-16 en 1975, la Belgique en commande 44 supplémentaires en 1983, permettant enfin à la base de Florennes de remplacer ses Mirage 5. Le premier F-16 du 2e Wing Tactique atterrit à Florennes le 14 octobre 1988. La 1ère Escadrille rejoint la 2e Escadrille sur F-16 en mars 1989, tandis que la 42e Escadrille, restée sur Mirage 5, quitte Florennes pour Bierset.

Le 4 mars 1996, la 350e Escadrille de Chasse, venant de Beauvechain, est intégrée au 2e Wing, redonnant à la base ses trois escadrilles. À cette même période, Florennes reprend la mission QRA (Quick Reaction Alert), assurée 24h/24 par les 2e et 350e Escadrilles avec deux avions armés prêts à décoller en moins de 15 minutes.

Sur le plan opérationnel, la base est engagée dans plusieurs missions internationales : en octobre 1996, un détachement F-16 est envoyé à Villafranca (Italie) dans le cadre de l’opération de stabilisation post-Dayton. Florennes y prend part dès février 1997. En janvier 1999, face aux tensions au Kosovo, les F-16 sont redéployés à Amendola, d’où les trois escadrilles participent activement aux frappes aériennes au Kosovo et en Serbie entre le 24 mars et le 10 juin 1999. Les missions de surveillance se poursuivent jusqu’à la fin des opérations dans les Balkans en août 2001.

485th Tactical Missile Wing

Au milieu des années 1970, l’URSS développe massivement ses missiles nucléaires SS-20, menaçant l’équilibre stratégique en Europe. En réaction, l’OTAN décide en 1979 de renforcer la présence nucléaire américaine avec le déploiement de missiles Pershing II et de missiles de croisière. C’est ainsi que, le 15 mars 1984, les premiers militaires américains du 485th Tactical Missile Wing arrivent sur la base de Florennes, accompagnés de vives manifestations antinucléaires. L’unité devient pleinement opérationnelle en août 1985 avec l’arrivée des 16 missiles prévus et plus de 1 000 militaires américains sur place.

Face à l’escalade, un dialogue s’engage entre les États-Unis et l’URSS dès 1985. Ce processus aboutit à la signature du traité INF le 8 décembre 1987, qui impose l’élimination de tous les missiles sol-sol d’une portée de 500 à 5 500 km. En application de ce traité, les missiles sont retirés et les Américains quittent définitivement la base de Florennes le 28 février 1989, marquant la fin de cette mission nucléaire sur le sol belge.

Mirage 5BA/BR

Pour remplacer les F-84, la Belgique opte pour le Mirage 5 français, commandé à 106 exemplaires en février 1968. Le premier Mirage 5 est réceptionné à Florennes le 29 juin 1970, où la 2e Escadrille devient la première unité à entamer sa transformation. En juin 1971, elle devient opérationnelle, tandis que les F-84 effectuent leur dernier vol le 30 juin 1971 avec la 1ère Escadrille, transférée à Bierset. Le 15 avril 1971, la 42e Escadrille de reconnaissance rejoint Florennes pour être convertie sur Mirage 5 version reco.

Dans le cadre de la doctrine de défense de l’OTAN, les escadrilles Mirage 5, dont celle de Florennes, sont chargées de défendre un secteur sensible en Allemagne face à une éventuelle attaque massive du Pacte de Varsovie. Leurs missions vont du soutien aux troupes alliées près du rideau de fer, aux frappes en profondeur contre des objectifs stratégiques comme les aérodromes ennemis. Le Mirage 5 devient ainsi un acteur central de la posture défensive belge pendant la Guerre froide.

F-84F Thunderstreak

Suite à l’obsolescence des avions à ailes droites révélée pendant la guerre de Corée, la Belgique remplace entre 1955 et 1957 ses F-84G Thunderjet par 197 F-84F Thunderstreak via l’aide militaire américaine. Le 17 août 1955, la Force Aérienne Belge franchit le mur du son pour la première fois avec deux appareils de la 3e Escadrille du 2e Wing. Les F-84F resteront en service à Florennes pendant 17 ans.

De 1964 à 1966, en attendant la transformation du 10e Wing sur F-104, le 2e Wing reprend la mission d’alerte nucléaire de l’OTAN avec 4 F-84F prêts au décollage en 15 minutes, épaulés par un détachement américain.

Dans les années 60, les deux escadrilles de Florennes sont également intégrées aux Forces de réaction mobiles de l’OTAN, créées pour contrer toute incursion soviétique. La 1ère Escadrille est assignée à la zone sud en tant que force principale, tandis que la 2e Escadrille est réserviste pour la zone nord. La 1ère devient alors la seule escadrille de combat belge engagée activement dans cette force d’intervention.

F84 E/G Thunderjet

Dans le cadre du programme d’aide militaire américain à l’OTAN, la base de Florennes reçoit ses premiers avions à réaction F-84 Thunderjet le 18 avril 1951, permettant d’équiper ses trois escadrilles. Si l’avion est moderne, les infrastructures restent vétustes et encore marquées par l’occupation allemande.

Des travaux importants sont lancés dans les zones de Juzaine, Corenne et Bois Doyen, avec la construction de nouveaux hangars, bâtiments techniques et dispersals pour mieux accueillir les avions à réaction. Ces installations sont réparties stratégiquement sur la base afin de limiter les pertes en cas d’attaque.

L’inauguration de la nouvelle grande piste en 1953 marque l’entrée de Florennes dans l’ère moderne, améliorant la sécurité et l’efficacité des vols. Contrairement à de nombreux pays européens concentrés sur la défense aérienne, la Belgique développe avec le Thunderjet une véritable capacité offensive, participant activement à la dissuasion de l’URSS. Les exercices de l’OTAN intensifient fortement l’activité aérienne sur la base au début des années 1950.

Spitfire MK XIV

Après le départ des troupes américaines en septembre 1945, la base de Florennes tombe à l’abandon, devenant un terrain de fouilles. Un détachement militaire est envoyé en 1946 pour en assurer la garde et l’entretien en attendant une future réaffectation.

Avec la création d’une aviation militaire indépendante le 15 octobre 1946, Florennes est choisie début 1947 pour accueillir le 161ème Wing de chasse de jour, destiné à recevoir deux escadrilles équipées de Spitfire Mk XIV.Les premiers pilotes arrivent en octobre 1947, mais les débuts sont modestes, avec seulement un Airspeed Oxford et deux T-6 Harvard pour l’entraînement. Les deux premiers Spitfire n’arrivent que le 15 octobre 1947.

Le 161ème Wing devient le 2ème Wing de Chasse de jour en février 1948, avec les 1ère et 2ème Escadrilles. Cependant, les livraisons sont lentes : à peine 17 Spitfire disponibles en janvier 1949. Ces avions, bien que légendaires, deviennent rapidement obsolètes face aux nouveaux standards d’après-guerre.

A-78 Florennes –Juzaine :
United States Army Aviation Force (USAAF)

Le 3 septembre 1944, les troupes américaines libèrent Florennes et remettent rapidement en état la base aérienne, qui devient opérationnelle le 11 septembre sous le nom A-78 Juzaine. La base accueille dès le 16 septembre la 422nd Night Fighter Squadron équipée de P-61 Black Widow et A-20G Havoc.

Peu après, les 370th et 474th Fighter Groups, avec leurs P-38 Lightning, s’installent à Florennes et participent activement à l’appui des troupes alliées au sol, notamment lors de la Bataille des Ardennes, remportant 54 victoires aériennes.

Le 27 janvier 1945, les P-38 du 370th quittent Florennes, remplacés par les P-47D Thunderbolt du 365th Fighter Group, chargés de soutenir les troupes lors du franchissement du Rhin. Ils partent en mars, suivis par les autres unités.

Enfin, le 344th Bomber Group, avec ses B-26 Marauder, prend le relais pour effectuer les derniers bombardements sur l’Allemagne. Les Américains quittent définitivement Florennes le 15 septembre 1945.

Flugplatz 401 – Luftwaffe

En 1942, pour combler un vide dans leur couverture aérienne entre Saint-Trond et Reims, les Allemands décident de construire un aérodrome sur le plateau boisé de Florennes-Juzaine, nommé Flugplatz 401. La base est achevée en juin 1943 et accueille d’abord des Messerschmitt Bf110 de chasse de nuit, bientôt remplacés par des Junkers Ju88 équipés de radars.

Avec l’intensification des bombardements de jour américains en 1943, la 26e Escadre de chasse de jour, équipée de Focke Wulf 190, s’installe à Florennes en novembre 1943 pour renforcer la défense aérienne.

À l’approche des troupes alliées en août 1944, la Luftwaffe évacue la base, les derniers avions décollent pour l’Allemagne et les Allemands détruisent leurs installations avant de partir, quelques jours avant l’arrivée des forces américaines.

Notre embleme

Depuis le 12 octobre 1962, le 2ᵉ Wing Tactique arbore comme emblème une hure de sanglier sur une trompe de chasse, un choix initié par l’Adjudant-Chef Fernand Robette, ancien Chasseur Ardennais. Symbole de force, de tradition et d’ancrage régional, le sanglier est devenu naturellement la mascotte de l’unité. Cet écusson, orné d’une couronne royale, est accompagné de la devise :  « Taïaut, Taïaut » référence au cri traditionnel du veneur repris par les pilotes – l’équivalent français du « Tally Ho! » anglais.

l’etendard

L’Arrêté Royal du 23 juin 1919 attribue un Étendard à l’Aviation Militaire, remis le 19 juillet 1919 à Evere par le Roi Albert Ier au Lt aviateur W. Coppens de Houthulst.

En mai 1921, l’Aviation Militaire devient l’Aéronautique Militaire et l’Étendard est adapté. Le 25 février 1939, un drapeau est attribué à chaque régiment, mais l’Étendard principal reste affecté au 2e Régiment d’Aéronautique. Il est remis par le Roi Léopold III le 19 mai 1939.

Lors de l’invasion allemande en 1940, l’Étendard est enterré en France pour le protéger. Il est récupéré en avril 1941 et transporté en Angleterre, où il devient l’Étendard de la Force Aérienne belge en exil. Il est confié à la 350e Escadrille en 1942.

Après la guerre, il symbolise la Force Aérienne belge. Il est remis au 2e Wing de Chasseurs-Bombardiers le 16 avril 1955.
Le tablier original est conservé au Musée Royal de l’Armée ; une seconde version est exposée au musée Lallemant, et la version actuelle se trouve dans le bureau du Chef de Corps.