Hommage J. Dotreppe

José Dotreppe est né le 20 février 1932 à Auderghem. Comme beaucoup de jeunes, il rêve de devenir pilote. Après avoir réussi les épreuves de sélection, il est incorporé dans la promotion 52H et s’envole pour les USA. Il commence par la Hawthorne School of Aeronautics en Géorgie puis il rejoint le Primary training à Spence Air Base encore en Géorgie où il vole sur T-6G. Ensuite vient l’Advanced training à Williams Air Base en Arizona où vole sur T-33A. Finalement, c’est F-84G pour la conversion sur avion d'arme et le tir. Tout se passe bien pour lui. Il réussit cette formation très exigeante et il reçoit son brevet de pilote militaire le 19 décembre 1952. Il peut porter fièrement les ailes de pilote sur son uniforme.

 

A son retour en Belgique, comme tous les pilotes formés aux États-Unis, il doit découvrir le pays vu des airs, assimiler les caractéristiques de règles de circulation aérienne, de navigation et de la météo nationale qui a peu de ressemblance avec le ciel bleu de l’Arizona.

 

Début 1953, il rejoint la 2ème Escadrille du 2ème Wing de Chasseurs-Bombardiers de Florennes où son séjour sera malheureusement de courte durée. 

 

Le 17 septembre 1953, il fait partie d’une formation de 4 appareils en navigation à basse altitude dans les Ardennes. A proximité d’Habay-la-Neuve, il doit faire face à une panne importante de réacteur. La situation est grave. A basse altitude, il n’a que très peu de temps pour réagir car, privé de la poussée de son moteur, la vitesse chute et l’altitude décroît rapidement.  Il semble, selon des témoins oculaires, qu’il ait retardé son éjection pour éviter une zone habitée réduisant ainsi fortement ses propres chances de survie. C’est une réaction extrêmement courageuse qui s’est produite à plusieurs reprises dans l’histoire de notre aviation, le pilote faisant passer la sécurité de la population avant la sienne. Son éjection tardive s’avère malheureusement infructueuse par manque d’altitude. José Dotreppe est inhumé au cimetière d’Evere.

 

Il faut noter que sa promotion perdra deux autres pilotes, l’un en 1953 et l’autre en 1956. L’aviation à cette époque est dangereuse : les moteurs à réaction n’en sont qu’à leurs débuts et il n’existe aucune aide au pilotage ni à la navigation. Mais le monde de l’aviation est en évolution rapide et permanente. La part réservée au pilotage a été réduite au fil des ans mais celle dédiée à la gestion des systèmes s’est accrue de manière considérable et permanente.

 

Les pilotes d’hier sont semblables à ceux d’aujourd’hui. Bien entendu, les avions, les missions, les armements ont beaucoup évolués mais on retrouve toujours chez eux cette recherche de l’amélioration, de la perfection. Ils doivent être en permanence au maximum de leurs capacités pour pouvoir effectuer à tout moment, avec professionnalisme, les missions qui leur seraient commandées.

 

 

Les tragiques événements que nous connaissons actuellement nous rappelle que la paix est fragile. La nation peut compter sur sa composante Air qui saura se montrer à la hauteur pour la préserver.


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