Interview d'un contrôleur aérien

 

Après avoir présenté les caractéristiques et les spécificités du métier de contrôleur aérien aux jeunes présents lors du Job Day de ce mardi 5 mars 2019, un officier ATC de la base aérienne de Florennes a répondu à nos questions concernant sa fonction au sein de la Défense belge.

 

Pouvez-vous nous décrire les tâches d'un contrôleur aérien ?

En général, notre métier consiste à contrôler l’espace aérien de la base militaire de Florennes. Nous devons gérer en permanence tous les avions qui y passent, aider les pilotes aux décollages et aux atterrissages.  C’est un travail qui demande une grande coordination entre toutes les personnes présentes dans la tour de contrôle. Nous sommes un peu les « chef d’orchestre » de l’espace aérien.  Notre travail est très varié, le contrôleur sol veille sur les déplacements des différents engins qui circulent sur les pistes.  Le contrôleur tour autorise et établit un ordre de décollage/atterrissage, il est le responsable des pistes et informe les pilotes.  Le contrôleur d’approche travaille par radar, il contrôle donc une zone plus grande, il amène les avions de façon ordonnée dans le circuit d’atterrissage, il organise le trafic à l’arrivée et au départ des avions.  Enfin, le contrôleur de précision se base sur un radar primaire, son rôle est très utile par mauvais temps, il dirige les pilotes pour leur plan de descente.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ?

C’est une fonction qui n’implique pas de routine, les situations ne sont jamais les mêmes, chaque jour est différent. Grâce à cet aspect, nous apprenons tous les jours, chaque situation nous permet d’acquérir encore plus d’expérience et nous oblige à travailler de façon différente.  Les horaires nous demandent une grande flexibilité, ils sont compliqués mais c’est un avantage aussi, car nous pouvons l’avoir en retour.  Nous sommes tributaires des activités de vol des F-16, si beaucoup d’avions sont envoyés en mission ou si le temps est mauvais, notre charge de boulot en est directement impactée.

 

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer le métier de contrôleur aérien ?

Ce métier implique de nombreuses compétences. Il faut être multitâche car il faut simultanément parler aux pilotes, à nos collègues et aussi parfois aux autres tours de contrôle. Avoir une capacité à s’orienter dans l’espace est très important, car il faut sans cesse convertir ce que nous voyons sur écrans à ce qu’il se passe dans la réalité. Nous devons évidemment maîtriser l’anglais car toutes les communications se font dans cette langue.  Comme tout autre militaire, nous devons faire preuve de discipline et savoir travailler en équipe. Lors de notre formation, nous apprenons beaucoup de choses, il est important d’avoir une bonne mémoire car nous les utilisons quotidiennement, nous devons prendre des décisions et il faut savoir gérer le stress qu’elles impliquent. Enfin, il est parfois utile de se remettre en question et de reconnaître ses erreurs.

 

Comment se déroule une journée type ?

Nous avons plusieurs types d’horaire.  Ils dépendent des saisons, lorsque nous sommes en hiver et que nous supervisons les vols de nuit les lundis et mardis, nous travaillons de 8h30 à 21h30.  En été, nous sommes présents de 16h30 à minuit.  En dehors des vols de nuit, nous travaillons de 8h à 17h30. Il nous arrive également d’être présents pendant 24h lors des QRA (Quick Reaction Alert).

 

Votre métier implique-t-il une grande responsabilité ?

Comment la gérez-vous ?  Nous sommes en permanence en communication avec les pilotes, ils doivent avoir confiance en nous et nous nous devons d’être dignes de confiance.  On ne peut pas se permettre de faire de grosses erreurs. La responsabilité est donc très élevée, comme pour tous les métiers qui gravitent autour des avions. Pour la gérer, tout le monde agit à sa manière ; faire du sport, regarder la TV, jouer, …  Il n’y a pas de solution unique pour se détendre face à cette responsabilité.